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Friday, 24 May 2013

Amnesty International: La situation des droits de l'Homme en Grèce se dégrade

Mis en ligne et traduit par @IrateGreek

La section grecque d'Amnesty International a organisé une conférence de presse pour présenter son rapport annuel hier devant le Département de l'immigration à Athènes. Ce choix symbolique reflète les conclusions essentielles d'Amnesty au sujet de la situation des droits de l'Homme en Grèce en 2013:
"Il y a continué à y avoir des allégations de violations des droits de l'Homme par la police, y compris de torture et de force excessive, tout au long de l'année. Les migrants et les demandeurs d'asile ont été confrontés à des obstacles lorsqu'ils cherchaient à déposer une demande d'asile et ont souvent été détenus dans des conditions non conformes aux normes établies. Les crimes de haine fondés sur la race et l'ethnicité ont augmenté de manière spectaculaire."
Les points-clé du rapport comprennent:

Des rapports répétés d'utilisation de force excessive par la police pendant les manifestations 

Lire aussi:  
Des allégations répétées de torture et de mauvais traitements par la police, ainsi que des problèmes systémiques qui mènent à l'impunité

Lire aussi:
 



De nombreuses causes d'inquiétude sérieuse liées à l'immigration, à la xénophobie et à la violence raciste
  • Peu de progrès dans l'établissement d'un système équitable de détermination des droits d'asile, des obstacles qui persistent pour l'enregistrement des dossiers de demande d'asile et des inquiétudes au sujet du refoulement des demandeurs d'asile. 
  • Détention routinère et prolongée de demandeurs d'asile et de sans-papiers, ainsi que de nouvelles stipulations légale qui permettent de détenir des sans-papiers et des demandeurs d'asile qui sont soupçonnés d'être porteurs de maladie contagieuses telles que the VIH et de prolonger la détention maximum d'un demandeur d'asile à un total de 18 mois. 
  • Des inquiétudes au sujet de la discrimination contre des gens à cause de leur origine ethnique supposée en raison de l'opération de ratissage de la police nommée "Xenios Zeus" qui a été lancée à Athènes contre les sans-papiers.
  • Des rapports répétés de conditions inhumaines et dégradantes dans des centres de détention d'immigrés et des postes de police où des demandeurs d'asile sont détenus, ainsi que de nombreuses violations de la Convention européenne des droits de l'Homme en raison des mauvaises conditions de détention dans les prisons
  • Une augmentation spectaculaire du nombre d'agressions racistes en 2012, en particulier des aggressions liées à des groupes d'extrême-droite qui agissent d'une manière planifiée et organisée, alors que les victimes sans papiers risquent l'arrestation et la déportation même pendant la durée des poursuites judiciaires qui, en tout état de cause, ne sont souvent même pas engagées. 
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De sérieuses inquiétudes au sujet de la stigmatisation des porteurs du VIH, en particulier dans le cas des 29 femmes arrêtées en avril-may 2012, dont les détails personnels, y compris leur statut de porteuses du VIH, et des photos avaient été publiées par la police, et qui avaient été inculpées pour avoir causé intentionnellement des dommages physiques graves.


Lire aussi:

Ségrégation ou exclusion des enfants roms de l'éducation et expulsion de camps roms





De nombreux rapports d'incidents de violence homophobe à Athènes, là encore liés à des groupes d'extrême-droite, y compris sans doute des individus membres du parti Aube dorée.



Lire aussi:

De nombreuses poursuites judiciaires contre des objecteurs de conscience.

De nombreuses menaces contre la liberté d'expression


Lire aussi:

Nous avons également longuement discuté de la question des droits de l'Homme en Grèce avec notre ami et avocat @xasodikis dans l'émission de #rbnews international du 24 novembre 2012. (en anglais)

Il faut noter ici que la majorité des incidents particuliers cités dans le rapport d'Amnesty International ont eu lieu après les élections de juin 2012, ce qui met en lumière l'échec du gouvernement actuel en termes de protection des droits de l'Homme.

Amnesty International a publié avec le rapport une série spéciale sur "les populations en mouvement" pour mettre en lumière les violations des droits de l'homme contre les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile à travers le monde. Le case d'une femme turque qui demandait l'asile à Athènes est extrêmement révélateur:
Deniz *, un ressortissante turque de 47 ans, s'est installée dans la capitale grecque Athènes après avoir quitté son pays natal l'année dernière pour échapper à la persécution politique.
En Turquie, elle travaillait à soutenir les prisonniers politiques qui étaient en grève de la faim - ce qui lui a valu plusieurs arrestations par la police turque, qui l'a torturée pendant sa détention.
(...)
Moins d'un an après son arrivée en Grèce, en février cette année, la police d'Athènes a arrêté Deniz après une demande d'extradition par les autorités turques. Elle a bientôt été libérée sous caution.
Deux mois plus tard, le 22 avril, elle s'est présentée, avec son avocat, au poste de police d'Exarheia à Athènes conformément à ses conditions de libération sous caution. Elle y a appris en arrivant qu'il y avait un mandat d'arrêt contre elle et elle a été arrêtée.
Après environ trois heures, la police l'a transférée en voiture à la Direction générale de la police d'Attique (mieux connue par ses initiales grecques GADA) parce qu'il n'y avait pas de cellule pour les femmes au poste. Deniz a été emmenée dans une pièce, apparemment pour être fouillée. Elle a nous décrit les mauvais traitements qu'elle a ensuite reçu.
Au départ, il n'y avait qu'une seule policière dans la pièce avec elle. Bien que Deniz ne parle pas le Grec, la police n'a pas fait venir d'interprète.
Selon Deniz, la policière lui a d'abord fait une fouille au corps. Lorsque la policière lui a demandé de se déshabiller, elle a refusé, disant qu'elle est une réfugiée et ne veut pas se déshabiller.
Deux policiers en civil ont ensuite été appelés. « L'un des policiers de sexe masculin me tirait et l'autre, je crois, avait l'intention de déchirer mes vêtements », a-t-elle expliqué.
« J'ai compris qu'ils m'insultaient. La policière me tenait par les cheveux .... L'un des hommes m'a frappée au visage .... Mon passage à tabac a duré environ cinq minutes. Puis le policier qui m'avait escortée du poste de police d'Exarheia m'a entendue crier, il est entré et a essayé de m'emmener loin [d'eux]... J'ai ensuite été transférée à nouveau au poste d'Exarheia où j'ai passé la nuit. »
Après cette épreuve, Deniz a porté plainte et a été traitée à l'hôpital pour ses blessures.
Elle avait des signes visibles de contusions sur le visage et le bras quand elle a raconté l'incident à Amnesty International deux jours plus tard.
Fin avril, le Conseil des juges d'appel d'Athènes a rejeté la demande d'extradition en Turquie, et Deniz peut donc rester en Grèce. Au cours de cette même semaine, la Cour suprême du pays a rejeté l'appel interjeté par le ministère public contre une décision du Conseil des juges des tribunaux correctionnels qui refusait l'extradition de deux demandeurs d'asile de nationalité turque.
* Un pseudonyme a été utilisé.

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