A l'occasion du procès aujourd'hui de Kostas Vaxevanis, qui se retrouve une fois encore face à un tribunal pour avoir publié la liste Lagarde, une liste de plus de 2000 Grecs qui ont des comptes en banque à HSBC Genève en Suisse et dont certains, du moins, sont soupçonnés de fraude fiscale, l'équipe de radiobubblenews lance une série d'émissions et de billets au sujet de la question de la liberté de la presse en Grèce.
Depuis le début de la crise grecque en 2009 et l'adoption d'une politique d'austérité sans précédent, les droits de l'homme en Grèce ont subi une érosion constante. Les récits de Grecs qui ne peuvent plus joindre les deux bouts, qui ne peuvent pas payer leurs factures et qui cherchent de la nourriture dans les poubelles abondent dans les médias internationaux, de même que les images d'émeutes pendant de grandes manifestations et les histoires terrifiantes des discours racistes et des actes de violence perpétrés par le parti néonazi Aube dorée. Ce qui est bien moins couvert, cependant, est l'impact spectaculaire des événements des dernières années en Grèce sur la liberté de la presse. Selon
Reporters sans frontières, la Grèce, qui se plaçait au 35ème rang dans l'index de la liberté de la presse en 2009, se trouve maintenant au 84ème rang – derrière quasiment tous les pays européens mais aussi derrière des pays qui ne sont pas célèbres pour le caractère démocratique et sain de leur régime politique, tels que le Burkina Faso, Haiti, la République centrafricaine, le Kenya ou le Koweït. De même, le groupe de réflexion américain
Freedom House a rétrogradé la Grèce cette année de la catégorie "libre" à la catégorie "partiellement libre", alors qu'Amnesty International a signalé de sérieux motifs d'inquiétude quant à la liberté de la presse, aussi bien dans un
rapport sur les violences policières en Grèce daté de 2012 que dans son
rapport annuel mondial pour 2013.