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Saturday 15 June 2013

Bulletin d'informations du 15 juin 2013 en Grèce #36



A la une de #rbnews international cette semaine:
  • Sans aucun préavis, le gouvernement a decidé mardi de fermer la Radio et Télévision publiques. Les employés ont tout de suite occupé le siège de la compagnie publique, ce qui continue jusqu'à présent, tandis que une grande vague de solidarité a été developpée par les citoyens, ainsi que les médias internationaux. 
  • Le procès de Costas Vaxevanis concernant le cas de la liste Lagarde a été réporté pour le mois d'octobre. 
  • Une grosse partie des postes de travail de Hellas Gold à Skouries, seront des stages subventionnés par l'Etat. 
  • L'objecteur de conscience, Nikos Karanikas, a été arrêté encore une fois. 
1. Fermeture de la radio et télévision publiques ERT

La décision du gouvernement de fermer la télévision et radio publiques grecques ERT dans quelques heures, mardi soir, a provoqué le tollé au niveau national et international, ainsi que des sérieuses tensions parmi les partis de la coalition gouvernementale, a généré une grande vague de solidarité et un mouvement protestataire en Grèce et à l'étranger et a été diffusé par les médias internationaux à une grande échelle.

Deux élements qui n'ont pas reçu l'attention adéquate sont les suivants: la procécdure par laquelle ERT a été fermée, et les efforts continus du gouvernement de taire toute voix d'opposition à la fermeture.

Mardi matin, le gouvernement a publié encore un acte de contenu législatif, une procédure normalement utilisée pour des cas d'urgence extrême, et qui donne la possibilité aux Ministres d'activer des nouvelles lois sans avoir besoin de l'approbation du Parlement. Cet act législatif stipule que les ministres ont dorénevant la possibilité de fermer des agences publiques et licencier leur personnel avec une simple décision ministerielle. Quelques heures plus tard, par un autre acte législatif le gouvernement décidait de fermer l'ERT ce même minuit. Le gouvernement prétend que de telles décisions peuvent être prises par des actes de contenu législatif, à cause de l'urgence de la situation financière du pays: cet argument est au moins contestable.

En plus, une fois que ERT s'est tûe, mais le personnel a décidé de resister, occuper le siège et continuer la diffusion du programme, le gouvernement, et en particulier le Ministre des Finances Yiannis Stournaras, se sont lancés à menacer ERT et son personnel, ainsi que les autres médias qui ont opté pour diffuser le programme de la ERT occupée, par solidarité. Le cabinet de M. Stournaras a notamment envoyé un email à tous ces médias, en les informant que la diffusion du programme avec le logo de la ERT serait considéré illégale, et qu'ils auraient des répercussions.

Beaucoup de questions se posent aussi concernant le rôle du fournisseur du signal digital DIGEA à la décision de la fermeture de ERT. Selon une compilation utile de documents, réalisée par un portail local, une raison clef pour la décision du gouvernement serait l'intention d'exclure ERT du processus d'appel d'offres, qui est sensé commencer le 30 juin, afin d'attribuer la gestion des fréquences digitales à un seul fournisseur pour les 15 prochaines années. Les conditions du projet de l'appel d'offres indiquent qu'il a été designé afin d'assurer que DIGEA, un consortium établi par les six chaînes de télé les plus grandes (Mega, SKAI, STAR, Ant1, Alpha et Macedonia TV), aurait absolument soumis l'enchère gagnante. Ces chaînes sont connues pour avoir soutenu les politiques d'austérité et avoir exclu les autres perspectives. En plus, à plusieurs reprises pendant les derniers jours, la chaîne de télévision du parti communiste 902 a vu sont signal arrêté ou bloqué par DIGEA, au moment où elle commence à transmettre le programme de ERT. Dans ce contexte, si DIGEA assure toutes les fréquences, ceci constituerait encore une menace pour la librté d'expression en Grèce. Le fait que ERT n'existe plus en tant qu'êntité légale, signifie qu'elle est exclue par toute consultation avant que l'appel d'offre ne soit même publié.

Voici ce qu'a dit une employée de la ERT à Radiobubble:



En ce moment, la télé d'ERT diffuse en ligne et par satellite via European Broadcastig Union, mais pas en Grèce, à l'exception de Ioannina, Crète, certaines régions de la Grèce du nord et la banlieue du sud d'Athènes, où les techniciens sont arrivés à replanter les antennes. Les radios régionales d'ERT aussi sont en fonction dans certaines régions du pays.

La vague de solidarité et de soutien exprimée dans les réseaux sociaux continue, mais il y a une pression pour que le programme arrête de focaliser à la fermeture, mais de montrer au public à quoi devrait ressembler un média vraiment indépendant. Hier soir, un programme musical très emouvant a eu lieu au siège de ERT à Athènes, réalisé par l'Orchestre nationale d'Athènes et par l'Orchestre symphonique d'ERT. Aujourd'hui, la chaîne de ERT de Thessalonique a prévu un programme qui présente des mouvements et problèmes sociaux, comme par exemple des usines dont les employés n'ont pas reçu leurs salaires depuis des mois.

Enfin, la Commission européenne et le chef de sa Task Force en Grèce ont nié toute implication à la décision du gouvernement, même s'ils l'ont tous les deux soutenue. Par contre, le Président du Parlement européen a rejoint sa voix à celle de la majorité vaste des médias internationaux pour condamner la décision du gouvernement.

2. Procès de Kostas Vaxevanis

Le second procès de Kostas Vaxevanis, qui a été arrêté et déjà passé une fois au Tribunal en novembre 2012, pour avoir publié dans sa revue HOT DOC, une liste de plus que 2000 noms de dépositeurs grecs aux banques suisses, dite aussi Liste Lagarde, aurait dû commencer lundi 10 juin, mais il a été finalement remis pour le 8 octobre, parce que deux des trois avocats de Vaxevanis et trois des ses quatre temoins n'étaient pas en mésure d'y assister, certains d'entre eux pour des raisons de grande importance, liées à l'investigation de ce cas. Malgré ceci, le tribunal a mis plus qu'une heure et demie, et a posé plusieurs obstacles techniques, avant d'accepter que le procès ne pouvait pas se tenir pour ces raisons.

Et pourtant, le Tribunal a réjeté la demande de la defense que le projet d'accusations soit révisé pour tenir compte de nouvelles informations qui ont émergé par la commission d'enquête parlementaire sur la Liste Lagarde. Vaxevanis reste donc inculpé pour avoir publié une liste obtenue par écoute électronique, alors que le Parlement a déjà reçu la preuve que la liste avait été envoyée par la Ministre française des Finances, Mme Christine Lagarde à l'époque, à son homologue grec par une voie officielle.

L'arrestation de Vaxevanis et son procès en novembre 2012 ont provoqué encore un tollé international concernant la censure en Grèce, et ont joué un rôle considerable au déclassement du pays par 14 places à l'index de liberté de la presse des Reporteurs sans frontières en 2013. Il faudra aussi noter pourtant que la présence massive des journalistes dans le tribunal, témoignée en novembre, n'a pas été le cas lundi matin. La salle du Tribunal était à moitié remplie, et seuls une ou deux missions internationales de journalistes étaient présentes.

Dans un document lié à ce cas, les autorités fiscales ont trouvé 6,3 millions d'euros d'évasion fiscale dans les comptes bancaires personnels de quatre membres de la famille de l'ex Ministre du Pasok, Yiorgos Papaconstantinou. Il s'agit d'une somme de €6,304,687. Un audit pour ces comptes a été ordonné dans le cadre de l'investigation parlementaire sur la liste Lagarde. Papaconstantinou est aussi sous investigation par le parlement, soupçonné avoir effacé de la liste les noms des membres de sa famille.

3. Skouries: des stages subventionnés par l'Etat

Le portail d'informations Alterthess a dévoilé vendredi 7 juin que, parmi les 4900 postes de stages subventionnés par le Ministère du Travail pour des chômeurs techniciens et ingénieurs miniers, 4895 ont été assignés à la compagne Hellas Gold et sa compagnie parentale Aktor, auxquelles appartient les droits miniers dans la Chalkidiki du nord, et le projet d'une mine d'or dans la forêt de Skouries, malgré les réactions prononcées de la communauté locale.

Selon les estimations de Alterthess, si les deux compagnies remplissent toutes les positions par les chômeurs, ils recevront la somme de € 30,482,400 comme de facto subvention de l'Etat, afin de couvrir le coût des stagiaires, pour par contre leur payer la somme pitoyable de € 2,000 par personne pour 400 heures de travail. A part ces subventions, Hellas Gold et Aktor seraient exemptées des contributions sociales pour les chômeurs recrutés à la fin de la periode de stage. Alterthess note aussi que, selon le plan d'action de Hellas Gold, la compagnie compte embaucher seulement 1300 personnes pour toute la durée du projet, et prétend avoir déjà embauché plus que 700, ce qui pose la question pourqzoi ils auraient besoin de tous ces stagiaires.

Le fait qu'un tel pourcentage du personnel serait couvert par les subventions de l'Etat, met ouvertement en question l'argument du gouvernement que, les soi-disant investissements de grand eéchelle par des compagnies privées, comme celui de Hellas Gold à Skouries, sont nécessaires pour la création d'emplois et pour promouvoir la croissance.

La mine d'or de Skouries est un des projets les plus controvertiels en Grèce, à cause de la réaction massive de la communauté locale aux scandals environnementaux et financiers, auxquels il est lié. Pourtant il n'est presque pas du tout couvert par les médias grecs, surout les chaînes de télévision privées. Une raison pourrait être le fait que l'actionnaire principal grec de Hellas Gold, Yiorgos Bobolas est en même temps l'actionnaire majoritaire de la plus grande chaîne privée grecque, Mega TV.

4. L'objecteur de conscience Nikos Karanikas arrêté de nouveau

L'objecteur de conscience, Nikos Karanikas, de 44 ans, qui est aussi un membre du parti de l'opposition de gauche Syriza, a été arrêté encore une fois le 11 juin, pour insubordination, bien qu'un Tribunal militaire l'avait déjà jugé pour le même crime le 8 mars. Les autorités prétendent que le crime est permanent depuis 1996, et donc Nikos Karanikas peut se faire arrêté à nouveau plusieurs fois. De son côté, Karanikas dit que les autorités ont l'intention d'épuiser ses ressources financières par les procès répétitifs et par les amandes qu'elles continuent à imposer au mouvement d'objection de conscience.

L'Amnesty International a déjà plusieurs fois condamné la politique du gouvernement d'arrêter et harceler les objecteurs de conscience. Amnesty se soucie aussi du fait qu'ils sont jugés par des cours militaires qui, selon la jurisprudence internationale, ne leur accorde pas le droit d'un procès juste.

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