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Saturday 16 February 2013

Bulletin d'informations du 16 février 2013 en Grèce - #19


1. Déclarations du Secrétaire d'Etat des Finances sur le salaire de base

Mardi dans l'après-midi, le Secrétaire d'Etat du Ministère des Finances, Yiorgos Mergos, a déclaré que "Le salaire de base en Grèce demeure à un niveau plutôt élevé et ceci est à prendre en considération pour la croissance". Ces propos ont provoqué des réactions de plusieurs côtés, puisqu'ils ont été tenus dans un cadre officiel, lors de l'assemblée générale annuelle de l'Association des Caisses de Sécurité sociale. Il faudra noter que, suite aux nouvelles lois de travail votées sur la base des instructions de la Troïka, le salaire de base en Grèce s'élève à 586 euros brut. Le Ministère, ainsi que le Ministre en personne, se sont précipités pour démentir toute intention de diminuer à nouveau le salaire de base. De l'autre côté, DIMAR a traité ces propos d'inadmissibles. Le Secrétaire d'Etat par contre a ensuite assuré qu'il a exprimé son opinion personnelle, qu'il s'agissait de propos qui ne reflétaient pas les intentions du gouvernement et qu'une partie de son discours a été isolée et altérée. A noter que Yiorgos Mergos occupe le poste du Secrétaire d'Etat depuis l'été dernier; dans le passé, il a aussi occupé le poste du représentant du secteur public au Conseil d'Administration de Alpha Bank. Entre temps jeudi, suite à une question du Membre du Parlement européen de Syriza, Nikos Chountis, le Commissaire Olli Rehn a donné une nouvelle dimension au sujet du salaire de base en Grèce, en déclarant que "Une restructuration du système qui concerne le salaire de base, est prévue pour 2014, dans le but que ce système soit amélioré et devienne plus efficace, en ce qui concerne l'augmentation des emplois et l'amélioration de la compétitivité de l'économie".


Par ailleurs, jeudi matin, des membres des Jeunes de Syriza et deux députés du parti, Vangelis Diamantopoulos et Kostas Barkas, ont réalisé un acte de protestation devant le bureau que Yiorgos Mergos tient en tant qu'académicien. Ils y ont accroché une banderole avec le slogan "Personne ne peut vivre avec 500 euros"; ils ont aussi essayé de procéder à une occupation symbolique des lieux. La réaction de la part du gouvernement a été immédiate: la police anti-émeute est intervenue, en faisant usage des gaz lacrymogène et a tabassé des manifestants, parmi lesquels les deux députés, malgré le fait qu'ils aient fait savoir leur statut. Après les faits et suite à des examens médicaux, les blessures des deux députés aux jambes et à la tête ont été confirmées.

2. Abolition des conventions collectives et réductions dans le secteur privé

600.000 employés verront leur revenus diminuer jusqu'à 30% au cours des semaines à venir, puisque la plupart des conventions collectives et sectorielles touchent leur fin. Par conséquent, selon le Mémorandum, si des nouvelles ne sont pas signées, elles seront remplacées par des contrats individuels ou au niveau de chaque entreprise.
1.200.000 employés sont déjà passés au nouveau statut. Si l'on y ajoute le remplacement de plusieurs conventions par des formes d'emploi plus flexibles (à temps partiel, par alternance etc), 60% de la main d'œuvre du secteur privé a déjà subi des réductions très importantes sur leurs revenus. Les prévisions indiquent qu'au cours de 2013, ce pourcentage touchera les 80%.
Une autre raison pour la réduction des revenus de ces travailleurs est aussi le fait que l'allocation familiale sera abolie à partir du mois d'avril. Cette abolition infligera une réduction supplémentaire de 10%.
A noter aussi que le pourcentage des contrats à temps plein, qui s'élevait à 79% en 2009, n'est plus que 58.9-5 en 2011. De même, 73,25% des contrats à temps plein ont été transformés à de contrats à temps partiel, et 193% à des positions par alternance en 2011.

3. 3,9 million des personnes en Grèce vivent sous le seuil de pauvreté.

Selon des données de l’institut de recherche de GSEE, 3,9 de million de personnes en Grèce vivent è présent sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres ont augmentés de 800.000 par rapport à 2011 et selon le rapport ceci est dû surtout à un système de taxation injuste, qui distribue les charges de manière totalement asymétrique.
De même, la taxation a augmenté de 35.6% depuis 2011, ce qui signifie 4% de plus que la moyenne européenne, aggravant surtout la situation des retraités et des familles moyennes à deux enfants.
La GSEE demande la révocation du nouveau projet de loi fiscale ; une taxation plus juste et des mesures pour combattre l'évasion fiscale des grands contribuables.
De même, selon les chiffres donnés par le Service Statistique Grec, le taux de chômage dans le pays s'est propulsé à un niveau sans précédent, de 27% en Novembre, comparé à 26,6% du mois précédent, en Octobre de 2012 et 20,08% en Novembre 2011. Ces pourcentages se traduisent en 1.350.181 chômeurs, dont 323.000 ont perdu leur travail l’année passée. Le chômage parmi les jeunes de moins de 24 ans a atteint des proportions cauchemardesques; il a grimpé à 61,7%, comparé à 50,1% d'un an auparavant. De même une femme sur trois est à la recherche d’un emploi.

4. Victoire des grévistes des pâtisseries Chatzis à Thessalonique

Les travailleurs des pâtisseries Chatzis à Thessalonique, ont vu leur lutte aboutir, aprés une année de mobilisations. Les travailleurs protestaient, parce que leur employeur leur devait des salaires et des allocations de trois ans. Ils avaient procédé à l'occupation d'un des magasins, ainsi qu'à d'autres formes de mobilisations. Pendant tout ce temps, l'employeur s'est montré infléxible, il avait porté plainte contre le syndicat, il avait appelé la police etc. Pourtant, fin janvier, un accord a été signé entre les travailleurs et l'employeur. Selon celui-ci, les sommes dûes seront payées en 24 tranches, les travailleurs recevront les cotisations nécessaires pour avoir droit au chômage et les plaintes que l'employeur avait déposées seront toutes rétirées.
Au cours de leur lutte, les travailleurs ont reçu la solidarité et le soutien d'autres travailleurs en Grèce et à l'étranger.

5. VioMet : Une usine autogérée

Le 12 Février, l’usine de VioMet dans le nord de la Grèce a officiellement ouvert sous la gestion de ses travailleurs.
Le jour d’avant, le 11 Février, une réunion convoquée par le Syndicat de VioMet en soutien et solidarité avec leur lutte a été couronnée de succès. Plus de 120 ouvrièrs et chômeurs, des différents secteurs économiques, des tous les coins du pays, mais aussi des unions et des collectivités du mouvement ouvrier et social ont fait acte de leur présence pour soutenir les ouvriers de VioMet.
Les travailleurs ont présenté la chronique de leur lutte, quι dure déjà depuis 14 mois, mais aussi leur syndicat qui fonctionne selon des règles de démocratie directe et des assemblées générales régulières.
Ainsi ils ont présenté un plan et un projet complet concernant la façon dont ils pensent gérer eux-mêmes le destin de l’usine et son fonctionnement.
Selon les propos du président de l’Union, Makis Anagnostakis, lors de la conférence de presse réalisée la semaine précédente, le fonctionnement de l’usine débutera graduellement. Parmi les priorités des travailleurs sont la vente aux enchères du stock de l’entreprise séquestré, pour collecter une partie de la somme nécessaire pour la relance complète de la production. En ce qui concerne les fournisseurs, plusieurs propositions ont été faites par des capitaux de solidarité d' Amérique Latine ; de surcroît plusieurs organisations et des collectivités se proposent de soutenir l’entreprise.

6. Le syndicalisme ciblé par la répression

Mardi 12 février, aurait eu lieu le procès des 35 syndicalistes de PAME qui avaient été arrêtés lors d'une mobilisation au Ministère du Travail, il y a environ deux semaines. Les syndicalistes sont accusés d'occupation illégale dans un lieu public et ont été arrêtés en flagrant délit. Au cours du procès, une manifestation de solidarité a eu lieu devant le Tribunal. Finalement, le procès a été reporté au 12 juin, faute de témoins.
Par ailleurs, une intervention sans précédent a eu lieu, mercredi 13 février, lors de l'assemblée des représentants de la Coordination des syndicats de base, qui se déroulait dans les locaux d'un syndicat. La police est intervenue sous le prétexte de l'investigation d'infractions potentielles au niveau "de l'ordre et de la sécurité". En plus, suite à une protestation à ce sujet auprès du commissariat de la police du quartier, le chef du commissatiat a assuré avoir reçu des ordres de la Direction Générale de la Police d'Athènes, pour que l'assemblée des travailleurs soit contrôlée, mais il a justifié l'incident en invoquant le zèle excessif des policiers.

7. Mobilisations des agriculteurs

Lundi, les agriculteurs ont procédé une fois de plus à un blocage symbolique d'un carrefour sur l'autoroute à la périphérie d'Athènes. Les agriculteurs revendiquent la réduction du prix des carburants et des mesures pour alléger les charges de leurs collègues les plus pauvres. Ils ont décidé de coordonner leurs actions au niveau national, et de poursuivre leurs mobilisations avec des occupations de bâtiments publics et d'axes routiers. Le gouvernement a répondu par la négative à leurs revendications et a déclaré avec fermeté qu'aucun blocage de route ne sera toléré.
Certaines revendications des agriculteurs sont liés à des sommes dûes par des entreprises de transformation.
Par ailleurs, les agriculteurs en Crète ont aussi annoncé des mobilisations pour la semaine prochaine.

8. Licenciement d’une directrice d’hôpital en Arcadie dû à ces relations avec l’Aube Dorée.

La semaine dernière la directrice de l’hôpital d’Arcadie, dans le Péloponnèse, à été destituée suite à une "inspection" imprévue des membres de l’Aube Dorée à l’hôpital.
Les membres du parti nazi ont envahi l'hôpital et ont effectué un "contrôle"pour constater si des infirmières étrangères y travaillaient au noir. Les membres de l’Aube Dorée affirment qu’ils ont pris cette initiative suite à une dénonciation de la part de l’union des infirmières exclusives.
L’événement à provoqué un tollé dans la communauté médicale. A noter qu’à présent il est illégal que les services administratifs des hôpitaux grecs effectuent des contrôles d’identité des accompagnateurs des patients.
Suite à une enquête, il a été dévoilé que la directrice de l’hôpital avait des contacts avec l’Aube Dorée et avait aussi déclaré qu’elle partageait leurs buts, concernant l’éloignement des infirmières illégales. Suite à ces révélations et après intervention du ministre de la santé, la directrice a dû quitter son poste.

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