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Monday 3 June 2013

Un demandeur d'asile kurde de Turquie est enlevé à Athènes et livré aux autorités turques

Source
Traduit par @IrateGreek

Le mouvement "Déportez le racisme" a signalé le 1er juin 2013 que, selon des informations données à ses avocats et à ses proches, Yayla Bulut, un demandeur d'asile kurde de Turquie en Grèce, est à présent aux mains de la police en Turquie [Mise à jour: Selon les Avocats pour les droits des réfugiés et des immigrés, il a été livré à la police d'Edirne. Il est maintenant détenu par l'unité anti-terroriste à Istamboul après que ses ravisseurs, qui parlaient le grec, l'ont livré à une autre équipe qui parlait grec et turc, qui, a son tour, l'a livré à une troisième équipe qui parlait turc et anglais.] Il avait été enlevé à Athènes le soir du 30 mai par 5 hommes qui l'ont entraîné de force dans une voiture, et personne n'avait de nouvelles de lui depuis ce moment.

Un communiqué de presse urgent daté du 31 mai et signé par le Conseil grec pour les réfugiés, the Réseau de soutien social aux réfugiés et aux immigrés, l'équipe des Avocats pour les droits des réfugiés et des immigrés et the Comité de solidarité envers les prisonniers politiques en Turquie et au Kurdistan décrit les événements autour de sa disparition comme suit:
  • Bulut Yayla était en train de traverser la rue après être sorti d'un restaurant kurde à Athènes, dans le quartier d'Exarchia, quand cinq hommes ont bondi hors d'une voiture qui était stationnée à cet endroit depuis plusieurs heures, l'ont immobilisé, l'ont passé à tabac, l'ont baillonné et l'ont poussé dans la voiture avant de disparaître.  
  • Des avocats, des agences, des groupes de solidarité et des députés ont contacté les diverses agences étatiques qui pourraient être liées à l'incident. La police (y compris les postes de police de quartier, le département pour les réfugiés, le département des déportations, le siège de la police d'Athènes, la direction nationale de la police) ont nié avoir connaissance de l'incident, malgré le fait que des témoins avaient contacté le service d'intervention directe dès 22h30.  
  • Un témoin a publié sur Indymédia une description détaillée de l'enlèvement, y compris le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture. Il se trouve que ce numéro d'immatriculation appartient à la police. La police a continué cependant à nier avoir connaissance de l'incident, tandis que le chef de la police a confié au département de la Sécurité nationale d'Exarchia la responsabilité de mener une enquête. Mise à jour: dans un communiqué de presse daté du 02 juin, la police nie avoir aucune trace du "citoyen turc susnommé". Ceci confirme des informations reçues par radiobubble via des sources privées, qui nous signalent qu'il n'y a aucune trace non plus de son passage à l'aéroport, indiquant ainsi que l'affaire ressemble davantage à un enlèvement qu'à une extradition. 
  • Le Conseil grec pour les réfugiés a envoyé une demande urgente à la Cour européenne des droits de l'homme pour lui demander de prendre des mesures appropriées afin d'empêcher la déportation de Bulut Yayla en Turquie. Bulut Yayla n'avait pas encore réussi à déposer sa demande d'asile politique au tristement célèbre bureau central de l'immigration d'Athènes sur l'avenue Petrou Ralli, malgré le fait qu'il avait été victime de torture en Turquie. 
  • Les organisations signataires du premier communiqué de presse notent que la déportation de Bulut Yayla en Turquie constituerait une violation du principe de non-refoulement ainsi que de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme qui interdit la torture et toutes les autres formes de mauvais traitements, et soulignent que sa vie est en danger. 
Après avoir signalé que Bulut Yayla se trouve maintenant aux mains de la police en Turquie, le Mouvement "Déportez le racisme" exige de plus que la police nationale, le Ministère de l'ordre public et le Ministère des affaires étrangères confrontent leurs responsabilités au lieu de faire semblant de ne rien savoir au sujet de l'enlèvement et de la déportation d'un demandeur d'asile. 
"Il y a deux explications probables: soit M. Dendias et la direction de la police hellénique couvrent des agents mafieux et para-étatiques au sein de leur ministère, soit ces agents agissent désormais d'une manière tellement autonome qu'ils ne se préoccupent pas de savoir s'ils compromettent leurs supérieurs administratifs et politiques."

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