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Saturday, 23 March 2013

Bulletin d'informations du 23 Mars 2013 en Grèce - #24



A la une de rbnews international cette semaine:

  • Cette semaine critique pour le sort de l'économie de Chypre est aussi marquée par des manifestations à Nicosie, ainsi qu'à Athènes.
  • La compagnie canadienne Eldorado Gold examine la possibilité d'arrêter ses travaux en Grèce, suite aux réactions continues des habitants de la région, contre la construction d'une mine d'or.
  • Le gouvernement grec exerce des pressions sur les autorités judiciaires, pour que le magazine mensuel Unfollow soit poursuivi, à cause de la couverture de sa dernière édition, illustré par une photo retouchée du premier ministre grec .
  • Quatre ans après l'assassinat de Alexandros Grigoropoulos, Korkoneas et Saraliotis, les policiers qui l'ont assassiné, sont expulsés de la police, suite à une décision de l'organe disciplinaire de première instance de la police.
  • La force antiterroriste de la police grecque réalise des contrôles dans des librairies du centre ville d'Athènes, dans le but de reperer des personnes ayant acheté des livres politiques, faisant le lien avec un cambriolage d'une banque qui a eu lieu recemment à Velvedo près de Kozani.
  • Un néolibéral extrême et ex président de la compagnie d'eau d'Athènes est le nouveau chef de TAIPED, le fonds responsable pour les privatisations de la proprété publique grecque.
  • Encore un objecteur de conscience, Babis Akrivopoulos a été arrêté cette semaine et sera confronté à la justice militaire la semaine prochaine.

1. Les évolutions à Chypre

La crise aigüe génerée à Chypre par la décision de l'Eurogroupe de taxer les dêpots bancaires, comme une partie du plan de sauvetage du secteur bancaire, la semaine passée, a provoqué plusieurs manifestations. qui bien que limitées à quelques miliers de participants, ont été très larges pour les standards chypriotes. A noter que, au contraire de la police grecque, la police de Chypre avait clairement reçu des instructions pour protéger les manifestants au lieu de les disperser. Les seuls affrontements mentionés jusqu'à vendredi soir, ont été de petites tensions jeudi soir, quand des employés de la Banque Populaire de Chypre ont essayé de saisir le Parlement, après avoir été informés que leur banque serait fermée. Des manifestants contactés par Radiobubble ont décrit une foule très variée, représentant la société chypriote toute entière.
Des manifestations de solidarité avec le peuple chypriote ont été organisées dans plusieurs villes de Grèce vendredi. Jugeant par le twitter grec et chypriote, une frustration générale est exprimée à l'égard du gouvernement grec et sa gestion de l'affaire chypriote; l'impression générale est que la position grecque a été plus rigide même que la position allemande, pendant les négociations dans l'Eurogroupe.

2. Skouries

Le PDG de Hellas Gold, la filiale grecque de la compagnie canadienne Eldorado Gold a annoncé lors d'une conférence de presse, mardi, que la compagnie envisage de se rétirer de ses activités en Grèce, à cause des réactions des communautés locales de Halkidiki, Kilkis et Thrace, contre les projets de construction de mines d'or. Une autre raison pour ces réticences est la bureaucratie et l'indécision de la part de l'Etat grec au niveau de la promotion de ce plan d'investissement.
Pourtant, Eldorado Gold a également tenu une conférence sur les ressources minières à l'Hôtel Grande Bretagne d'Athènes, mercredi, ce qui semble démentir leur intention d'abandonner le projet. Le point clef discuté lors de la conférence était le manque de confiance de la société locale à l'égard des compagnies minières.
Entre temps, la police a accusé une vingtaine de personnes d'avoir participé à l'attaque de sabotage contre le chantier de mine à Halkidiki le 17 février. Le document de l'acte d'accusation est long de 700 pages. La police soupçonne l'un des accusés d'avoir gagner le site par les sentiers de montagne, même s'il est reconnu avoir un handicap moteur de 67%.
Quelques centaines d'élèves d'école secondaire ont participé à une manifestation à Polygyros, la capitale administrative de Halkidiki, vendredi matin, afin de protester contre la violence policière contre les enfants du village d'Ierissos. D'autres manifestations en solidarité avec les habitants de Halkidiki, sont aussi prévues cette semaine, à Stavros, au nord de la région des mines, ainsi que dans d'autres villes du nord du pays.
Les habitants de la region prevoient aussi une manifestation dans la montagne de Kakavos le 25 mars, jour de la fête nationale, après le défilé des écoliers.
Deux documentaires portant sur le sujet des mines de Halkidiki passent au Festival du film documentaire de Thessalonique, ce weekend. Une large présence des habitants de Halkidiki, ainsi que de Kilkis et Thrace, deux autres régions menacées par des projets pareils, est attendue à la projection du dimanche 24 mars. Il s'agit des documentaires "L'or au temps de la crise: le trésor de Cassandra" de Exandas Documentaries et "Profits cupides" de Omnia TV.

3. Possibilité de poursuite contre le magazine Unfollow

Après les menaces contre la vie d'un de ses rédacteurs, le magazine Unfollow a dévoilé la semaine passée que, selon certaines sources, le gouvernement est en train d'exercer des pressions sur le procureur,afin de lancer une poursuite automatique contre le magazine. La poursuite, selon les mêmes sources, porterait sur la couverture de sa dernière édition, qui est illustré par une photo rétouchée du Premier Ministre, Antonis Samaras, portant des signes évidents de torture sur le visage. La couverture provocante a été choisie par le magazine afin de commenter et dénoncer les tortures subies par des détenus anarchistes par la police dans plusieurs cas. Ce choix a déjà provoqué des réactions disproportionnées dans les médias traditionnels et parmi des politiciens soutenant le gouvernement.
Ces soupçons sur une intervention du gouvernement dans l'oeuvre de la justice sont reportées après que le même magazine a signalé une situation semblable, dans laquelle son rédacteur, Lefteris Charalambopoulos reçoit des menaces continues contre sa vie et la vie de son entourage. Il paraît que certaines d'elles ont été faites par un homme d'affaires renommé, qui n'a pas caché son identité. Cet homme d'affaires a été accusé dans un reportage du journaliste de mener des activités illégales dans le domaine du commerce des carburants. Le magazine dans un article a fait appel à la justice de ne pas succomber à cette tentative de contournement du principe de la séparation des pouvoirs, entreprise par le pouvoir exécutif

4. Expulsion des assassins de A. Grigoropoulos du corps de la police

Mardi 19 mars, le conseil disciplinaire primaire de la Police s'est réuni et a pris la décision d'expulser du corps Epaminondas Korkoneas et Vassilis Saraliotis, les deux policiers qui ont été condamnés pour l'assassinat de Alexandros Grigoropoulos en 2008. L'assassinat de Grigoropoulos avait provoqué une grosse vague de protestation dans toute la Grèce et a été l'élement qui a déclenché la revolte de la jeunesse en 2008. Lors du procès, qui a eu lieu deux ans plus tard, Korkoneas avait été condamné à l'emprisonnment à pertétuité sans qu'aucune circonstance atténuante ne lui soit réconnue, tandis que Saraliotis a été condamné à 10 ans d'emprisonnement.
Depuis qu'ils ont été condamnés et jusqu'à présent, les deux policiers reçoivent 30% de leur salaire, ce qui continuera jusqu'à ce que le conseil disciplinaire prenne une décision définitive. Les deux condamnés ont la possibilité de demander le réexamen du dossier par un conseil de niveau sécondaire, pour que la décision soit rétirée.

5. Contrôle de la force antiterroriste de la police dans des librairies d'Athènes

Selon certaines publications, après l'interpellation pour cambriolage des quatre anarchistes à Velvendo près de Kozani, le service antiterroriste a réalisé des contrôles dans des librairies d'Athènes, dans le quartier d'Exarcheia. Le but de ces contrôles était d'identifier des personnes qui auraient achéter des livres qui ont été trouvés dans l'appartement de l'un des interpellés. Ces librairies disposent de livres liés aux idéologies de gauche et anarchiste, et des forces policières sont souvent stationnées aux alentours. Basés sur ces faits, ceux qui condamnent les contrôles du service antiterroriste font allusion à une tentative de criminalisation des idées, ce quicorrespond à une atmosphère généralisée d'intensification de la repression.

6. Nouveau président de TAIPED

Un néolibéral extrême, Stelios Stavridis, a été nommé président du Fonds pour le développement de la propriété de l'Etat grec (TAIPED). Stavridis s'était porté candidat aux dernières élections avec un petit parti néolibéral et il a souvent exprimé des idées extrêmes contre la gauche, faisant allusion à un "danger communiste" et aux "conséquences néfastes de l'action de la gauche".
Pendant son mandat en tant que Président de la Compagnie publique des eaux d'Athènes, avant d'assumer les fonctions du Président de TAIPED, Stavridis s'était opposé à la privatisation de l'Eau d'Athènes et il avait affirmé que sa privatisation imminente n'était qu'une rumeur. Il avait aussi mis l'accent sur le fait qu'une telle décision appartient au gouvernement et au TAIPED, et non pas à l'administration de la compagnie.
Du coup, cette décision fait partie de ses fonctions actuelles, en tant que Président du TAIPED, et surtout la privatisation de l'eau, la compagnie dont il a été le Président. Selon un communiqué du Ministère des Finances, sa position à la Compagnie des eaux sera assumée par Antonis Vartholomeos, qui était membre du Conseil administratif de TAIPED jusqu'à présent.

7. L'objecteur de conscience, Babis Akrivopoulos, a été interpellé

La semaine passée, l'objecteur de conscience Babis Akrivopoulos a été interpellé et sera jugé sous la procédure du flagrant délit. Akrivopoulos avait été condamné en 2011, mais une suspension de deux ans lui avait été accordée.
Au debut du mois, un autre objecteur de conscience, Nikos Karanikas, arrêté en février pour insubordination, a été jugé innoncent. Karanikas avait déjà été jugé innocent il y a 13 ans, pour la même accusation, ce qui, selon plusieurs, démontre qu'il s'agit d'une poursuite de caractère politique. Une grande vague de solidarité s'est exprimée dans son cas. Les deux objecteurs de conscience ont une activité importante dans les mouvements sociaux depuis plusieurs années.
A noter que le service militaire est obligatoire en Grèce et que l'objection de conscience est considérée comme désertion par la justice militaire.

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