A la une de rbnews international cette semaine:
C'est avec une grande manifestation mais aussi sous des conditions de répression policière extrême que continue la lutte des habitants de Skouries à Halkidiki contre la construction d'une mine de métaux par la compagnie Hellas Gold [Or Grec].
La première vente d'un bien immobilier public a déjà eu lieu: il s'agit d'un espace à Corfou vendu à une compagnie américaine comme investissement touristique.
Un ex-maire de Thessalonique et ses collaborateurs ont été condamnés à la prison à perpétuité, après avoir été jugés coupables pour détournement de fonds.
L'organisation fasciste Aube Dorée procède au recrutement de jeunes enfants, en organisant des cours "d'éveil national et spirituel".
Enfin, la nouvelle direction du Fonds de Stabilité Financière jouit de salaires astronomiques en Grèce, en pleine crise.
La première vente d'un bien immobilier public a déjà eu lieu: il s'agit d'un espace à Corfou vendu à une compagnie américaine comme investissement touristique.
Un ex-maire de Thessalonique et ses collaborateurs ont été condamnés à la prison à perpétuité, après avoir été jugés coupables pour détournement de fonds.
L'organisation fasciste Aube Dorée procède au recrutement de jeunes enfants, en organisant des cours "d'éveil national et spirituel".
Enfin, la nouvelle direction du Fonds de Stabilité Financière jouit de salaires astronomiques en Grèce, en pleine crise.
1. Skouries
C'est sur fond de quelques 50 interpellations d'habitants, de détentions durant de longues heures sans que des charges ne soient prononcées, de prélèvements forcés d'ADN, de violence psychologique et de criminalisation de convictions politiques que se déroule la «résolution» par la police de l'assaut qui a eu lieu sur le chantier de la compagnie "Or grec" à Skouries.
Les lundi 25 et mardi 26 février, la police a encore envoyé des convocations pour interrogation à des habitants de la région.
Le dimanche 24 février, une manifestation a eu lieu à l'entrée du village Megali Panayia, avec la participation de plus de 3000 personnes. Parmi les manifestants, des habitants des villages de la région, mais aussi de Kilkis, Komotini et Alexandroupoli, régions dans lesquelles il y a également des projets de construction de mines. Des gens solidaires avec la lutte des habitants, venus de diverses autres régions de Grèce, sont également venus.
La veille, trois habitants de la régions avaient encore été interpellés. D'autres habitants sont restés, en attendant leur libération, devant le commissariat de police de Poligyros, qui était entouré d'un barrage et gardé par un bus de la police prêt à intervenir.
Après la libération des personnes interpellées (parmi lesquelles l'une a été détenue de 5.30 du matin jusqu'à 20h le soir), elles sont retournées en cortège à Ierissos, où elles étaient attendues par un grand nombre d'habitants, qui les ont applaudies.
Le dossier des mines de Halkidiki a sans doute été plus largement connu après l'attaque et le sabotage du chantier de la compagnie Or grec, qui a eu lieu le 17 février; pourtant il a une longue histoire qui couvre plus de deux décennies.
A part l'extraction d'or qui est connue dans la région depuis l'antiquité, plusieurs compagnies ont essayé de tirer profit aussi des dépôts de cuivre, de plomb et d'argent. Le groupe de l'homme d'affaires grec Bodossakis exploitait les dépôts de la région jusqu'à la fin des années 80. A ce moment-là, l'Etat grec est intervenu pour installer des machines plus modernes, tandis qu'un peu plus tard la compagnie devint défectueuse et fut mise en liquidation en 1992. Alors, la compagnie canadienne TVX Gold entra dans le jeu, en tant qu' "investisseur stratégique", et en 1995 elle émerga comme société soumissionnaire lors d'un concours pour l'exploitation des mines de la région de Kassandra.
De 1996 en 2002, les habitants de la région menent une lutte dure contre l'extraction d'or dans leur région. Ils procèdent à des recours au Conseil d'Etat, à maintes mobilisations et à des destructions d'équipements de TVX Hellas, et ils arrivent donc à fermer la compagnie, qui à la fin fait faillite.
En 2003, le Secrétaire d'Etat des Finances alors (et aujourd'hui Maire du village de Aristotelis), Christos Pachtas fait des démarches afin que l'Etat prenne en charge les obligations financières de TVX Hellas à l'égard de ses employés, à qui la compagnie devait des salaires. Pachtas a également exempté la compagnie de toute obligation de restauration environnementale. Les mines sont vendues à la compagnie Or Grec (une compagnie fondée la veille par un collaborateur proche au magnat grec Yiorgos Bobolas). Or Grec a été rachetée par en 2007 par European Goldfields, qui par la suite a fusionné avec la compagnie canadienne Eldorado Gold. Cette dernière posséde aujourd'hui 95% de la société Or Grec.
2. Kassiopi: première vente d'un bien immobilier public en Grèce
Vers la fin janvier, le TAIPED, l'organisme chargé des ventes de biens publics, a annoncé avoir accepté l'offre du fonds NCH Capital, pour la vente de 17 hectares dans la région Kassiopi (Erimitis) à Corfou. L'investisseur a reçu le terrain pour 99 ans, au prix de 23 milions euros. Il s'agit de la première vente d'un bien immobilier public réalisée par TAIPED.
L'investissement touristique mis en route à Kassiopi est décrit comme "modéré". Pourtant, en réalité, les investisseurs ont l'intention de construire une véritable ville privée avec des terrains de golf et des marinas, sous des règles de construction privées qui ne sont pas applicables ailleurs en Grèce. Les nouveaux propriétaires du terrain ont également acquis un droit d'expropriation illimitée de terrains voisins, s'ils le jugent "indispensable aux besoins de l'investissement".
Kassiopi est une région verte, à la nature vierge et de beauté sublime, dont la superficie totale s'élève à 49 hectares, comprenant une forêt, un lac, des bâtiments historiques et une plage. Tout ceci a été acquis par le fonds américain, à travers un appel d'offre international, auquel le fond était le seul candidat. Selon l'accord de concession, l'investisseur a le droit de sous-louer le terrain à l'avenir, tout en profitant d'exemptions fiscales.
Cependant, des organisations environnementales et des citoyens ont présenté des objections documentées par rapport à l'investissement, tandis que les autorités locales ont fait un recours d'annulation de la décision du TAIPED, qui est toujours en suspens.
Ces objections citent que l'intégrité environnementale de la région est en péril et que les profits de cette vente pour l'Etat grec et la société locale sont nuls. Le prix encaissé par l'Etat sera déposé directement dans le compte spécial pour le paiement de la dette grecque. tandis que le modèle "tout compris" de cet investissement ne laisse aucune marge de benefice pour la société locale.
De plus, cette compagnie a déjà fait des investissements semblables dans les pays voisins, pour lesquels il a été constaté que le but était le profit facile et rapide, sans égard pour leurs conséquences sur l'environnement naturel et humain.
3. Prison à perpétuité pour un ex Maire de Thessalonique pour détournement de fonds
Le mercredi 27 février, l'ex maire de Thessalonique, Vassilis Papageorgopoulos, a été jugé coupable pour complicité directe par omission dans une affaire de détournement de fonds ménée par deux de ses collaborateurs, M. Lemoussias et P. Saxonis, également condamnés. La Cour a aussi jugé coupables les directeurs du service des caisses, MM. Gkola et Gkaïtatzi, pour avoir assisté à Saxonis dans le détournement. En revanche, 3 vice-maires et 10 employés de la mairie, également accusés, ont été jugés innocents. Papageorgopoulos et ses deux collaborateurs ont été condamnés à la prison à perpétuité, tandis que le Président de la Cour a refusé de leur reconnaître toute circonstance atténuante. Papageorgopoulos a nié toute responsabilité après le jugement.
4. "Education des enfants" par l'Aube Dorée
Après les recrutements d'adolescents dans des écoles, l'Aube Dorée recrute aussi des enfants plus jeunesdans les écoles primaires. Plus concrètement, comme annoncé sur leur site web, les bureaux locaux de l'organisation nazie organisent de soit-disant "programmes d'éveil national et spirituel" adressés surtout à des enfants de 6 à 10 ans. Le programme s'appelle "Education des enfants" et les enfants le suivent avec l'accord et en présence de leurs parents. Un de ces premiers "cours" a eu lieu la semaine dernière dans une banlieue d'Athènes, avec, dans le rôle des enseignants, deux "pédagogues", membres de l'organisation nazie.
Des photos de l'évenement ont été publiées sur le site de l'Aube Dorée, où il est mentionné que d'autres "cours" du même type seront organisés, tandis qu'il est aussi prévu que les parents seront informés du "progrès" de leurs enfants. La nouvelle a largement circulé sur les médias traditionnels et alternatifs; des questions ont été soulevées au sujet de la possibilité que les dites "pédagogues" sont aussi employées par des écoles publiques, ce que beaucoup considéreraient antidéontologique.
5. Nouvelle direction du Fonds de Stabilité Financière
La nouvelle direction du Fonds de Stabilité Financière a été annoncée le 30 janvier par le Ministère des Finances; un seul cadre de l'ancienne administration conserve sa position.
La fonction du président est assumée par le néerlandais Paul Koster. Anastassia Sakellariou a été nommée conseillère de direction et Marios Kolliopoulos conseiller de direction adjoint. Anastassios Gagalis conserve le poste qu'il occupait sous l'ancienne direction. Le mandat du nouveau conseil de direction s'étend jusqu'au 30 juillet 2017.
Ce qui n'a pas été commenté par les médias, c'est le niveau des salaires des membres de cet organe. Selon le Journal officiel, le coût total du salaire de ces cadres s'élève à 785.000 euros par an. Les nouveaux membres sont essentiellement des technocrates qui, par le passé, étaient cadres dans des banques étrangères et des institutions internationales.
Suite à la décision du Ministre des Finances, Yiannis Stournaras, les revenus annuels des membres de la nouvelle administration du Fonds de Stabilité Financière sont répartis comme suit:
Paul Koster, Président du Conseil d'Administration: 100.000 euros
Andreas Beroutsos, membre: 30.000 euros
Yiorgos Mergos, répresentant du Ministère des Finances, membre: 30.000 euros
Efthymios Gatzonas, répresentant de la Banque de Grèce, membre 30.000 euros
Et pour les membres du Comité exécutif:
Anastassia Sakelarious, conseillère de direction: 215.000 euros
Marios Kolliopoulos, conseiller de direction adjoint: 185.000 euros
Anastassios Gagalis, membre: 165.000 euros
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