1. Invasion au squat Lelas Karagianni, manifestations de solidarité, oppression policiére
Quelques jours après la deuxième attaque de la police contre le squat Villa Amalias et l’évacuation du squat Skaramaga, et trois jours seulement après la grande manifestation de solidarité avec tous les squats en danger en Grèce, la police grecque a envahi un autre squat à Athènes, mardi 15 janvier. Cette fois, ça a été le tour du squat Lelas Karagianni, dans le centre ville d’Athènes, près d’un marché public.
Peu après midi, les forces de police ont investi le squat et arrêté 16 personnes sur le toit, pendant que l’hélicoptère de la police bourdonnait au-dessus de leurs têtes. Les personnes interpelées ont été emmenées au commissariat central de la Police d’Athènes pour un “contrôle”, tandis que d’autres policiers fouillaient le bâtiment. Plusieurs personnes se sont rassemblées devant le squat par solidarité avec les personnes interpelées, et finalement relâchées quelques heures plus tard, faute de preuves. Une seconde manifestation de solidarité s’est déroulée l’après midi, suivie d’une assemblée générale.
Ces événements surviennent après une succession d’interventions de la police dans d’autres espaces auto-gérés du même type, comme Villa Amalias (attaquée deux fois), le squat Skaramaga, la radio Entassi, hébergée dans l’Université Économique d’Athènes, et le squat Xanadu dans le nord du pays. Les deux premières agressions ont entraînées l’arrestation et l’inculpation de 92 personnes.
Il est intéressant de noter que le bâtiment du squat Lelas Karagianni appartient à l’Université d’Athènes ; selon un communiqué du Recteur, il n’y a pas eu de demande d’intervention de la part de l’Université, et celle-ci pas été informée des projets de la police.
Plus tard dans la soirée, à Thessalonique, une personne a été interpelée lors d’un contrôle aléatoire de la police, aux alentours du squat YFANET où se tenait une assemblée.
Samedi 12 janvier, de grandes manifestations ont été organisées en solidarité avec les squats évacués et les personnes arrêtées. À Athènes, la manifestation a été massive avec presque 10 000 personnes, tandis que 2 000 personnes défilaient à Thessalonique. Des manifestations importantes ont aussi eu lieu dans beaucoup d’autres villes en Grèce, et une à Berlin. Finalement, les 92 personnes arrêtées ont été libérées sous des conditions restrictives mais sans caution.
L'oppression policière a été évidente aussi à l’occupation de la Banque de la Poste, à Athènes mardi 12 janvier, quand la police a également tenté d'y mettre fin. L’occupation avait commencé trois jours plus tôt, pour protester contre la privatisation imminente de la banque.
Mercredi, au lendemain de la tentative de la police de mettre fin à l’occupation de la Banque de la Poste, les employés en grève ont participé à la manifestation de leur syndicat.
2. Vote au Parlement pour la création d’un comité d’enquête sur les responsables du scandale de la liste Lagarde et actes de contenu législatif
Lundi 14 janvier, le Parlement grec a ratifié six actes de contenu législatif, et des amendements additionnels, dans un projet de loi, sous la procédure d’urgence, avec q66 voix pour, 123 contre et 1 vote blanc. Seule la ratification par la procédure d’urgence a provoqué une réaction très forte de la part de tous les partis de l’opposition, qui ont caractérisé la hâte du gouvernement tripartite comme “un coup parlementaire”, en mettant l’accent sur le fait qu’il s’agit d’une violation de la constitution.
De son côté, le gouvernement et le Ministre des Finaces ont repondu qu’il était obligatoire de suivre cette procédure, parce que la plupart des provisions du projet de loi faisaient partie des conditions préalables, demandées par la Troïka pour que la nouvelle tranche du prêt soit decaissée. En plus, la majorité gouvernementale a denoncé l’objection de constitutionalité, déposée par l’Opposition.
De l’autre côté, les trois propositions au sujet de la création d’un comité d’enquête concernant la fameuse liste Lagarde, ont été discutées au Parlement jeudi. Suite à de longues négociations, il y a eu un vote pour toutes les quatre personnes, la responsabilité desquelles est mise en question: l’ex ministre des Finances, Yiorgos Papakonstantinou, l’ex Ministre des Finances et président du Pasok, Evangelos Venizelos et les deux ex Premiers Ministres, Yiorgos Papandreou et Loukas Papademos. Selon le resultat du vote, un comité d’enquête sera crée seulement pour le premier, comme était la proposition des députés en provenance des trois partis gouvernementaux.
3. Libération des femmes séropositives arrêtées
Lundi 14 janvier, trois parmi les femmes séropositives arrêtées au mois de mai, ont été déclarées innocentes ; ces femmes n’étaient pas poursuivies que pour des infractions, mais carrément pour des crimes. Rappelons qu’en mai dernier, durant la période électorale, les ministères de l’Ordre Public et de la Santé avaient procédé à des arrestations massives de prostituées séropositives. Finalement, 27 ont été maintenues en détention, certaines d’entre elles, poursuivies pour crimes, comme celui de “lésion corporelle intentionnelle grave”, à cause de la séropositivité. Les femmes ont été jetées en pâture aux médias, leurs photos et données personnelles ont été publiées sur le site web de la police, tandis que le ministre de la Santé en personne les traitait de “bombes hygiéniques”, les désignant comme bouc émissaire de la propagation du virus mortel. Certaines ont été laissées en liberté provisoire, pour d’autres, les charges ont été allégées. Précisons que dans plusieurs cas, le dépistage de la séropositivité s’est déroulé selon une procédure non conforme à la loi, utilisant des tests beaucoup plus rapides mais aussi beaucoup moins fiables, notamment pour certaines toxicomanes. Or certaines d’entres elles se sont finalement avérées être séronégatives, une fois leurs données personnelles publiées toutefois, leur image, leurs liens familiaux et sociaux irrémédiablement dégradés.
Selon leurs avocats et le mouvement créé pour la défense de leurs droits, l’acquittement de trois d’entre elles ouvre la voie à celui des autres. Six des ces femmes restent en effet toujours en prison.
4. Skouries
Samedi 12 et mardi 15 janvier, des manifestations ont été organisées à Athènes, contre la construction de mines d’or en Chalkidiki, dans le nord de la Grèce. L’appel à manifester a été lancé à l’initiative des comités et des associations de la région. Les habitants dénoncent la concession scandaleuse d’une vaste superficie de la forêt ancienne de Skouries à un consortium associant une compagnie canadienne, Eldorado Gold, et une grecque, propriété du magnat Yiorgos Bobolas. Ils protestent aussi contre la catastrophe environnementale énorme provoquée par la construction de la mine, condamnant toute autre activité économique dans la région.
Les mouvements d’opposition locaux aux mines sont systématiquement réprimés de façon extrêmement violente, jusqu’à l’utilisation de balles en caoutchouc. La participation importante aux deux manifestations d’Athènes montre que la question a désormais dépassé les limites du cadre local. 3000 personnes ont participé à la manifestation de samedi et des délégués ont déposé une résolution à l’Ambassade du Canada.
5. Mobilisations antifascistes du 19/1
De grandes mobilisations antifascistes sont organisées aujourd’hui, samedi, dans plusieurs villes dans le monde, avec Athènes comme point de départ. Suite à l’augmentation d’actes criminels contre les immigrants et d’autres groupes sociaux, et à l’ascension de l’Aube Dorée, des organisations de gauche et des immigrants, des syndicats et des collectifs, des supporteurs d’équipes de foot antifascistes, ainsi que des citoyens, artistes et universitaires, appellent à une grande manifestation à Athènes, afin de montrer la vitalité du mouvement antifasciste et dénoncer les politiques gouvernementales qui renforcent le courant fasciste et couvrent son activité. L’appel d’Athènes a été entendu par des collectifs antifascistes à l’étranger, qui organiseront la mobilisation dans pas moins de 25 villes.
Par ailleurs, jeudi 17 janvier à l’aube, à Athènes, un immigrant d’origine pakistanaise, Sachtzat Loukman a été poignardé mortellement par deux personnes à moto. Au domicile de l’un des deux suspects arrêtés par la police, des tracts de l’Aube Dorée ont été retrouvés. La réaction des antifascistes a été immédiate : 1 000 personnes ont participé à la manifestation organisée dans l’après midi du même jour. Dans un communiqué sur cet assassinat, Amnesty International a souligné une fois de plus l’échec du gouvernement grec à faire face à la violence raciste, rappelant que, selon son rapport publié au mois de décembre, les attaques racistes par les organisations de l’extrême droite représentent un danger majeur pour les étrangers en Grèce.
[Mobilisation à Bruxelles]
6. Réduction des revenus
Selon des données publiées la semaine dernière, issues de la base Ameco de la Commission de la Commission européenne, les revenus ont chuté en moyenne de 12,3%, en valeur absolue durant les années 2010-2012. Autrement dit, sans compter le poids de l’inflation. En la prenant en compte, le pouvoir d’achat des employés a subi une réduction de 20%. Et si l’on intègre également l’impact de l’augmentation du chômage, le pouvoir d’achat du total des employés a baissé de 31,4% sur cette même période, soit de plus d’un tiers en deux ans. Et ces chiffres ne tiennent pas compte de l’augmentation des impôts qui contribuent pourtant, eux aussi, à la chute du niveau de vie de la population.
Quelques jours après la deuxième attaque de la police contre le squat Villa Amalias et l’évacuation du squat Skaramaga, et trois jours seulement après la grande manifestation de solidarité avec tous les squats en danger en Grèce, la police grecque a envahi un autre squat à Athènes, mardi 15 janvier. Cette fois, ça a été le tour du squat Lelas Karagianni, dans le centre ville d’Athènes, près d’un marché public.
Peu après midi, les forces de police ont investi le squat et arrêté 16 personnes sur le toit, pendant que l’hélicoptère de la police bourdonnait au-dessus de leurs têtes. Les personnes interpelées ont été emmenées au commissariat central de la Police d’Athènes pour un “contrôle”, tandis que d’autres policiers fouillaient le bâtiment. Plusieurs personnes se sont rassemblées devant le squat par solidarité avec les personnes interpelées, et finalement relâchées quelques heures plus tard, faute de preuves. Une seconde manifestation de solidarité s’est déroulée l’après midi, suivie d’une assemblée générale.
Ces événements surviennent après une succession d’interventions de la police dans d’autres espaces auto-gérés du même type, comme Villa Amalias (attaquée deux fois), le squat Skaramaga, la radio Entassi, hébergée dans l’Université Économique d’Athènes, et le squat Xanadu dans le nord du pays. Les deux premières agressions ont entraînées l’arrestation et l’inculpation de 92 personnes.
Il est intéressant de noter que le bâtiment du squat Lelas Karagianni appartient à l’Université d’Athènes ; selon un communiqué du Recteur, il n’y a pas eu de demande d’intervention de la part de l’Université, et celle-ci pas été informée des projets de la police.
Plus tard dans la soirée, à Thessalonique, une personne a été interpelée lors d’un contrôle aléatoire de la police, aux alentours du squat YFANET où se tenait une assemblée.
Samedi 12 janvier, de grandes manifestations ont été organisées en solidarité avec les squats évacués et les personnes arrêtées. À Athènes, la manifestation a été massive avec presque 10 000 personnes, tandis que 2 000 personnes défilaient à Thessalonique. Des manifestations importantes ont aussi eu lieu dans beaucoup d’autres villes en Grèce, et une à Berlin. Finalement, les 92 personnes arrêtées ont été libérées sous des conditions restrictives mais sans caution.
L'oppression policière a été évidente aussi à l’occupation de la Banque de la Poste, à Athènes mardi 12 janvier, quand la police a également tenté d'y mettre fin. L’occupation avait commencé trois jours plus tôt, pour protester contre la privatisation imminente de la banque.
Mercredi, au lendemain de la tentative de la police de mettre fin à l’occupation de la Banque de la Poste, les employés en grève ont participé à la manifestation de leur syndicat.
2. Vote au Parlement pour la création d’un comité d’enquête sur les responsables du scandale de la liste Lagarde et actes de contenu législatif
Lundi 14 janvier, le Parlement grec a ratifié six actes de contenu législatif, et des amendements additionnels, dans un projet de loi, sous la procédure d’urgence, avec q66 voix pour, 123 contre et 1 vote blanc. Seule la ratification par la procédure d’urgence a provoqué une réaction très forte de la part de tous les partis de l’opposition, qui ont caractérisé la hâte du gouvernement tripartite comme “un coup parlementaire”, en mettant l’accent sur le fait qu’il s’agit d’une violation de la constitution.
De son côté, le gouvernement et le Ministre des Finaces ont repondu qu’il était obligatoire de suivre cette procédure, parce que la plupart des provisions du projet de loi faisaient partie des conditions préalables, demandées par la Troïka pour que la nouvelle tranche du prêt soit decaissée. En plus, la majorité gouvernementale a denoncé l’objection de constitutionalité, déposée par l’Opposition.
De l’autre côté, les trois propositions au sujet de la création d’un comité d’enquête concernant la fameuse liste Lagarde, ont été discutées au Parlement jeudi. Suite à de longues négociations, il y a eu un vote pour toutes les quatre personnes, la responsabilité desquelles est mise en question: l’ex ministre des Finances, Yiorgos Papakonstantinou, l’ex Ministre des Finances et président du Pasok, Evangelos Venizelos et les deux ex Premiers Ministres, Yiorgos Papandreou et Loukas Papademos. Selon le resultat du vote, un comité d’enquête sera crée seulement pour le premier, comme était la proposition des députés en provenance des trois partis gouvernementaux.
3. Libération des femmes séropositives arrêtées
Lundi 14 janvier, trois parmi les femmes séropositives arrêtées au mois de mai, ont été déclarées innocentes ; ces femmes n’étaient pas poursuivies que pour des infractions, mais carrément pour des crimes. Rappelons qu’en mai dernier, durant la période électorale, les ministères de l’Ordre Public et de la Santé avaient procédé à des arrestations massives de prostituées séropositives. Finalement, 27 ont été maintenues en détention, certaines d’entre elles, poursuivies pour crimes, comme celui de “lésion corporelle intentionnelle grave”, à cause de la séropositivité. Les femmes ont été jetées en pâture aux médias, leurs photos et données personnelles ont été publiées sur le site web de la police, tandis que le ministre de la Santé en personne les traitait de “bombes hygiéniques”, les désignant comme bouc émissaire de la propagation du virus mortel. Certaines ont été laissées en liberté provisoire, pour d’autres, les charges ont été allégées. Précisons que dans plusieurs cas, le dépistage de la séropositivité s’est déroulé selon une procédure non conforme à la loi, utilisant des tests beaucoup plus rapides mais aussi beaucoup moins fiables, notamment pour certaines toxicomanes. Or certaines d’entres elles se sont finalement avérées être séronégatives, une fois leurs données personnelles publiées toutefois, leur image, leurs liens familiaux et sociaux irrémédiablement dégradés.
Selon leurs avocats et le mouvement créé pour la défense de leurs droits, l’acquittement de trois d’entre elles ouvre la voie à celui des autres. Six des ces femmes restent en effet toujours en prison.
4. Skouries
Samedi 12 et mardi 15 janvier, des manifestations ont été organisées à Athènes, contre la construction de mines d’or en Chalkidiki, dans le nord de la Grèce. L’appel à manifester a été lancé à l’initiative des comités et des associations de la région. Les habitants dénoncent la concession scandaleuse d’une vaste superficie de la forêt ancienne de Skouries à un consortium associant une compagnie canadienne, Eldorado Gold, et une grecque, propriété du magnat Yiorgos Bobolas. Ils protestent aussi contre la catastrophe environnementale énorme provoquée par la construction de la mine, condamnant toute autre activité économique dans la région.
Les mouvements d’opposition locaux aux mines sont systématiquement réprimés de façon extrêmement violente, jusqu’à l’utilisation de balles en caoutchouc. La participation importante aux deux manifestations d’Athènes montre que la question a désormais dépassé les limites du cadre local. 3000 personnes ont participé à la manifestation de samedi et des délégués ont déposé une résolution à l’Ambassade du Canada.
5. Mobilisations antifascistes du 19/1
De grandes mobilisations antifascistes sont organisées aujourd’hui, samedi, dans plusieurs villes dans le monde, avec Athènes comme point de départ. Suite à l’augmentation d’actes criminels contre les immigrants et d’autres groupes sociaux, et à l’ascension de l’Aube Dorée, des organisations de gauche et des immigrants, des syndicats et des collectifs, des supporteurs d’équipes de foot antifascistes, ainsi que des citoyens, artistes et universitaires, appellent à une grande manifestation à Athènes, afin de montrer la vitalité du mouvement antifasciste et dénoncer les politiques gouvernementales qui renforcent le courant fasciste et couvrent son activité. L’appel d’Athènes a été entendu par des collectifs antifascistes à l’étranger, qui organiseront la mobilisation dans pas moins de 25 villes.
Par ailleurs, jeudi 17 janvier à l’aube, à Athènes, un immigrant d’origine pakistanaise, Sachtzat Loukman a été poignardé mortellement par deux personnes à moto. Au domicile de l’un des deux suspects arrêtés par la police, des tracts de l’Aube Dorée ont été retrouvés. La réaction des antifascistes a été immédiate : 1 000 personnes ont participé à la manifestation organisée dans l’après midi du même jour. Dans un communiqué sur cet assassinat, Amnesty International a souligné une fois de plus l’échec du gouvernement grec à faire face à la violence raciste, rappelant que, selon son rapport publié au mois de décembre, les attaques racistes par les organisations de l’extrême droite représentent un danger majeur pour les étrangers en Grèce.
[Mobilisation à Bruxelles]
6. Réduction des revenus
Selon des données publiées la semaine dernière, issues de la base Ameco de la Commission de la Commission européenne, les revenus ont chuté en moyenne de 12,3%, en valeur absolue durant les années 2010-2012. Autrement dit, sans compter le poids de l’inflation. En la prenant en compte, le pouvoir d’achat des employés a subi une réduction de 20%. Et si l’on intègre également l’impact de l’augmentation du chômage, le pouvoir d’achat du total des employés a baissé de 31,4% sur cette même période, soit de plus d’un tiers en deux ans. Et ces chiffres ne tiennent pas compte de l’augmentation des impôts qui contribuent pourtant, eux aussi, à la chute du niveau de vie de la population.
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