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Saturday 23 February 2013

Bulletin d'informations du 23 février 2013 en Grèce - #20



1. Grève générale, mobilisations et monde du travail

Mercredi 20 février, une grève générale a eu lieu en Grèce, convoquée par GSEE, pour ensuite être soutenue par les autres syndicats. La grève a eu comme mots d'ordre l'appel contre l'abolition imminente des conventions collectives, en application du mémorandum voté en octobre 2012, les réquisitions récentes des grévistes (comme dans les cas du métro d'Athènes et des dockers), les mesures d'austérité appliquées et la répression sous différentes formes du syndicalisme et des mobilisations ouvrières.

Quelques 70.000 personnes ont manifesté à Athènes, 7000 à Thessalonique. Des manifestations ont aussi été organisées à Héraklion, Chania, Kalamata, Corinthe, au pont de Rio près de Patras, à Volos, Larissa, Karditsa, Preveza, Ioannnina, Alexandroupolis, Komotini, Drama, Mytilène et Zakynthos.

Les agriculteurs ont participé massivement aux mobilisations avec leurs tracteurs et ont bloqué la route nationale qui relie Athènes à Thessalonique, au carrefour de Nikéa, là où leur protestation a commencé il y a deux semaines.

A Athènes, lorsque le cortège est arrivé à Syntagma, la police a permis aux blocs de PAME, le syndicat du Parti Communiste, de passer, mais a bloqué l'accès au reste des manifestants. Certains manifestants, surtout parmi les syndicalistes des administrations locales, ont protesté. Des petites tensions se sont produites à la fin de la manifestation, surtout dans le quartier d' Exarcheia.

A Thessalonique, les employés de l'usine autogérée VIOMET se sont mis à la tête du cortège. A Héraklion, il y a eu 4 interpellations, lorsque quelques manifestants ont essayé d'occuper le bâtiment de l'Administration Régionale. D'autres manifestants, toujours à Héraklion, ont renversé un véhicule de la police.

Avant même le début de la manifestation, à Athènes, quatre membres de l'organisation des Jeunes – Libération communiste, ont été interpelés devant leur local à Exarcheia. Ils ont été détenus pendant quelques heures à la Direction Générale de la Police, pour être libérés plus tard. Des cadres de la police ont affirmé ne pas avoir reçu d'ordres pour effectuer des interpellations à cet endroit.

Et tout ça, au moment où des coupes importantes (jusqu'à 30%) sont attendues pour les revenus des employés du secteur privé. Par ailleurs, au moins 25000 employés bancaires seront licenciés et de grandes coupes de salaires attendent ceux qui sauveront leur poste. Dans ce secteur en pleine contraction, les licenciements et les coupes sont provoqués par des fusions imminentes et des changements qui seront portés à la convention sectorielle.



Les mobilisations des agriculteurs se poursuivent. Samedi dernier, ils ont essayé de réoccuper le carrefour de Nikéa, mais la police est intervenu et il y a eu des tensions. Lors d'une réunion de coordination, à laquelle plus que 20 unités de mobilisation ont participé, ils ont décidé de continuer les mobilisations, même si le gouvernement insiste sur le fait qu'aucun blocage d'axe routier ne sera permis. Dans certains cas, les agriculteurs aux blocages ont distribué des produits agricoles aux passants.

Par ailleurs, mardi 19 février, les journalistes ont fait la grève, malgré les efforts de l'administration de la télévision publique, pour la boycotter. De plus, les journalistes de la télévision publique avaient prévu un arrêt de travail de quelques heures, au lieu d'une grève. Finalement, la télévision publique a montré des images sans son de la visite du Président français, François Hollande, à Athènes, ce qui a provoqué la critique du syndicat et de la communauté des journalistes.


2. Skouries

Une attaque et un sabotage contre les installations de la compagnie Or Grec à Skouries de Chalkidiki, ont eu lieu au cours de la nuit du 16 au 17 février dans la confusion la plus totale, puisqu'au départ une rumeur a circulé selon laquelle les attaquants ont immobilisé deux gardes, les ont arrosé de pétrole et ont menacé de les brûler. Cette rumeur n'a jamais été confirmée par la police, mais a été largement reproduite par des médias proches du gouvernement. Par contre, il semble qu'une cinquantaine de personnes ont effectivement réalisé l'attaque et ont brûlé une partie des infrastructures de la compagnie.


La forêt de Skouries se trouve au centre d'un litige entre la compagnie Or Grec (un consortium de la compagnie canadienne Eldorado Gold et la compagnie grecque Aktor) et la société locale. La compagnie prétend que le projet de construction d'une mine d'or, argent et de cuivre, sera très bénéfique pour la région avec la création de 5000 postes de travail directs ou indirects. De leur côté, les habitants de la région disent que l'Etat grec ne tirera aucun bénéfice et que la construction de la mine aura un impact environnemental néfaste et mettra en péril l'économie locale, basée sut l'agriculture, l'élevage d'animaux, la pêche, l'apiculture, la restauration et le tourisme.

Les habitants se basent sur des recherches scientifiques effectuées par diverses institutions, comme l'Université de Thessalonique et la Chambre Technologique de Macédoine. Les habitants qui protestent contre le projet ont subi une agression sans précédent de la part des forces de police, qui protègent à la base les installations de la compagnie, tandis que l'utilisation de balles en caoutchouc a aussi été dénoncée.

Suite à l'attaque de dimanche dernier, la police a procédé à une série d'interpellations et d'arrestations, en ciblant en plus des habitants qui militent très activement contre la construction de la mine. Parmi les détenus, un membre de Syriza, a été interpelé en flagrant délit. Il a été jugé lundi dernier et a été libéré.

Les habitants dénoncent aussi que la police a éxigé des tests ADN sur certaines personnes interpelées et les a menacés de charges au cas où il réfuseraient. Les habitants font aussi allusion à des patrouilles de la police dans leurs villages. Dans un cas, les policiers ont été surpris en train de noter les numéros de plaques d'immatriculation des voitures des personnes qui ont participé à une réunion de coordination concernant les actions contre la mine.

Une nouvelle manifestation contre la mine et les arrestations a été convoquée dimanche 24 février.  

3. Attentat de réoccupation du squat Skaramaga

Vendredi 15 février, des militants ont essayé de réoccuper le squat Skaramaga, qui avait été évacué par la police en début de l'année. Un groupe d'activistes proches à l'anarchisme ont essayé de forcer l'entrée et de réoccuper le bâtiment du squat. Suite à une intervention de la police, des tensions et des combats de rue ont eu lieu, tandis qu'à un certain moment la tension a été tranférée à Exarcheia, pour continuer pendant quelques heures. Le résultat a été 49 interpelations et une arrestation.

4. Aube DoréeLe député de l'Aube Dorée Yiannis Lagos a eu des propos provocateurs au sujet de la commémoration de l'Holocauste par les écoles en Grèce. Plus concrètement, Lagos a déclaré qu'un éloge est fait au juifs, dans les écoles grecques, tandis que les enseignants restent muets en ce qui concerne des périodes historiques importantes pour la Grèce. Il a aussi attaqué le gouvernement grec, en le qualifiant “d'outil du sionisme international”.

Par ailleurs, la semaine dernière aurait dû avoir lieu le procès d'un autre député de l'Aube Dorée, Yiannis Barbaroussis, qui est accusé d'avoir participé à une attaque contre des immigrants dans un marché. Le procès a été postposé dû à l'absence de l'avocat.

Enfin, deux personnes ont été arrêtées à Athènes pour possession d'armes et usage d'une voiture ne portant pas de plaques d'immatriculation. Les deux personnes seraient membres d'une garde non officielle d'un député de l'Aube Dorée et leurs photos et données personnelles ont été publiées par la police, vu qu'il serait probable qu'ils aient participé à des actes criminels.

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