Au cours des trois dernières années, la société grecque a traversé une série de mesures d'austérité extrêmement agressives, selon les termes dictés par la troïka (UE-FMI-BCE), qui ont conduit à une grave détérioration des conditions de vie. Elle a également connu une érosion constante des droits démocratiques et des libertés civiles de base. Un des exemples de cette érosion est la tentative par le gouvernement grec de supprimer le droit de grève dans de nombreux secteurs. Les représentants du gouvernement ont à plusieurs reprises insisté sur le fait qu'il est temps de se débarrasser des formes « anomiques » de protestation et de lutte qui ont été le principal héritage du radicalisme de l'après 1974.
Le dernier exemple en est la décision du premier ministre grec A. Samaras d'émettre des ordres de « mobilisation civile » pour tous les enseignants du secondaire en réponse à l'annonce de l'OLME, la Confédération des enseignants du secondaire, de proposer à ses syndicats membres de se mettre en grève pendant le démarrage des examens d'entrée à l'université à compter du 17 mai. L'ordre rendu par le premier ministre comprend des références à une potentielle « perturbation importante de la vie sociale et économique du pays » et à de « graves dangers pour l'ordre public et la santé des candidats participant aux examens d'entrée à l'université », et a été publiée en tant que mesure préventive avant même que la grève ne soit décidée par les syndicats de l'enseignement secondaire le mardi 14 mai.