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Saturday, 6 April 2013

Bulletin d'informations du 6 avril 2013 en Grèce - #26




Préparé par l'équipe de #rbnews international, traduit par @Krotkie

Α la une de rbnews international cette semaine:
  • Les réactions contre la construction de la mine d'or dans le nord de la Grèce continuent, tandis qu'une recherche du Journal des Rédacteurs dévoile une contamination par des métaux lourds au large des eaux dans la région. 
  • Des manifestations pour l'acquisition de la citoyenneté grecque par les enfants d'immigrés de deuxième génération ont été organisées par des associations antiracistes dans plusieurs villes de Grèce.
  • La Mairie d'Athènes menace de fermer des dizaines d'espaces culturels en se basant sur une loi votée pendant la dictature de Metaxas en 1937.
  • La taxe spéciale sur la propriété immobilière est maintenue pour la troisième année consécutive malgré les réactions sociales très importantes. 
  • La police grecque poursuit l'opération Thetis contre les toxicomanes dans le centre d'Athènes. 

1. Mine d'or en Grèce du nord

Une nouvelle manifestation contre la mine d'or a eu lieu à Chalkidiki le samedi 30 mars. Les habitants de la région qui s'opposent au projet de construction de la mine se sont rassemblés à Ierissos et à Stratoni, le village où sont situés les locaux de la compagnie Hellas Gold. Les habitants ont déposé une déclaration aux représentants de la compagnie. La déclaration qui a été votée par la communauté locale montre clairement que la compagnie n'est pas la bienvenue à Chalikidiki.

Entre temps, un reportage du Journal des Redacteurs (Εφημερίδα των Συντακτών) publié la semaine passée montre les évidences des conséquences environnementales néfastes du projet de construction de la mine. Le reportage évoque que des métaux lourds toxiques ont été repérés dans les courants du golfe de Strymonas. Dans la région de Olympiada, où des activités minières ont lieu depuis les années 90, la présence d'arsenic, de manganèse, de plomb et de zinc est de plusieurs milliers de fois plus importante que les niveaux acceptables : jusqu'à 49000 fois dans le cas de l'arsenic. Cette contamination provoque plusieurs problèmes à l'économie de la région, puisque des métaux lourds qui se retrouvent dans l'eau peuvent impacter tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Dans une déclaration, Hellas Gold et sa compagnie mère, Eldorado Gold, prétendent que la présence de ruissellement acide n'est pas liée à l'activité minière actuelle, mais ils n'ont pas remis en cause l'analyse.
Les compagnies de mines d'or ont du faire face à un nouveau coup dur la semaine passée, notamment en Thrace, où le président de la compagnie a annoncé que ses 30 employés avaient été licenciés et que le projet était gelé jusqu'à ce que le cadre d’investissement en Grèce devienne plus clair.
Eldorado Gold a aussi annoncé cette semaine que l'entreprise est en train d'organiser un voyage de 4 jours sur leurs sites dans le nord de la Grèce et à Izmir, en Turquie. Ce voyage sera offert aux journalistes.

2. Manifestation pour la naturalisation des immigrants

Des groupes antiracistes ont organisé des manifestations dans plusieurs villes grecques le samedi 30 mars, afin de demander le droit à la citoyenneté grecque pour les enfants d'immigrés. Cette partie de la population a subit un revers quand une loi déjà votée en 2010 a été retirée par le Conseil d'Etat : cette loi permettait de faire un tri rapide parmi les applications de citoyenneté pour les enfants de deuxième génération. La loi précisait que les enfants dont les parents habitent en Grèce depuis plusieurs années ou ceux ayant terminé plusieurs années de leur éducation au sein du système éducatif grec étaient éligibles à la citoyenneté grecque. Il s'agissait d'un changement important du système de naturalisation qui était avant basé sur le sang et l’ascendance. Néanmoins, cette loi a été déclarée comme anticonstitutionnelle par le Conseil d'Etat qui a considéré que les conditions désignées pour l'acquisition de la citoyenneté ne montraient pas un fort lien avec la Grèce. Par conséquent, des milliers d'enfants nés en Grèce ou arrivés au pays très jeunes et n'ayant pas d'autre "patrie" sont laissés dans un vide juridique, puisqu'ils ne sont pas souvent en position d'acquérir la citoyenneté du pays de leurs parents.

3. Fermeture d'espaces culturels à Athènes

Basé sur une loi de 1937 votée pendant la dictature de Metaxas et sous prétexte qu'ils ne remplissent pas les conditions de permis, la Mairie d'Athènes prévoit de fermer au moins 35 espaces culturels dans la capitale. Parmi eux, plusieurs sont de petits espaces alternatifs, comme des troupes théâtrales expérimentales, qui devront payer une amende très lourde afin de rouvrir et sont donc condamnés à disparaître. Malgré le fait que la capitale s'appauvrit au niveau culturel et adopte une orientation vers le loisir de masse, beaucoup de jeunes artistes doivent faire face à la perspective du chômage.
Les institutions et les artistes concernés ont réalisé une assemblée lors de laquelle ils ont décidé des mobilisations et des initiatives légales, en demandant que leurs espaces restent ouverts et que le cadre juridique soit mis à jour.
De son côté, la Mairie d'Athènes prétend avoir contrôlé 89 espaces culturels dont au moins 50 fonctionneraient illégalement et suite aux réactions, elle assure être en train de chercher un compromis provisoire.

4. La taxe spéciale sur la propriété

Des réactions majeures ont été provoquées depuis deux ans, à cause de l'imposition d'une taxe spéciale sur la propriété immobilière, surtout parce que cette taxe a été imposée à travers la facture d'électricité. La taxe avait été déclarée comme spéciale et imposée à cause de la crise financière.
La taxe a été jugée irrégulière et même la Commission Européenne avait dénoncé le fait que le courant électrique était coupé à ceux qui ne peuvent la régler. Les employés de la compagnie d'électricité publique (ΔΕΗ) avaient procédé à plusieurs mobilisations, en protestant justement contre la coupe du courant en cas de non paiement de la taxe concernée.
Le Conseil d'Etat avait décidé en 2012 que la taxe ne devrait pas être collectée par les factures d'électricité, mais cette décision avait été contestée par le Ministre des Finances, Yiannis Stournaras, qui a mis la pression sur la Compagnie d'Electricité et sur le Conseil d'Etat pour préserver le status quo.
Plusieurs citoyens ont refusé de payer cette taxe et même s'ils ont continué à régler la somme correspondant à leur consommation d'électricité, ils ont vu leur courant coupé. Dans au moins un cas, et même si l'autorité juridique compétente avait jugé la coupe de courant illégale, le Ministre des Finances a contesté la capacité des autorités juridiques à intervenir sur la situation.

Jeudi 4 avril, suite à une longue réunion, les partis gouvernementaux ont annoncé que la taxe sera maintenue sous un autre nom. De plus, ils ont clarifié qu'en 2013, la taxe sera toujours réglée par le moyen de la facture d'électricité. A partir de 2014, la taxe qui pour l'instant est imposée seulement pour des constructions, sera aussi appliquée à toute forme de propriété immobilière et réglée par la déclaration fiscale.
La nouvelle politique liée à l'imposition de cette taxe devra être approuvée par la Troika.

5. Opération Thetis contre les toxicomanes au centre d'Athènes

L'opération Thetis est toujours en cours par la police grecque en coopération avec des organisations du Ministère de la Santé. Dans le cadre de cette opération, les agents de police interpellent sans distinction et selon des critères non précisés des toxicomanes errant dans les rues d'Athènes. Ces personnes sont immédiatement menottées et transférées loin du centre ville, dans des camps de détention pour immigrants, à Amygdaleza, Corinthe et Thèbes. C'est seulement là que les personnes sont identifiées et subissent des examens médicaux obligatoires, pour ensuite être libérées.
Un toxicomane soigné par Médecins du Monde a témoigné de manière terrifiante au Journal des Rédacteurs: "Tous les jours, ils nous emmènent d'abord au commissariat et ensuite loin quelque part. Quelques jours avant, au service des flagrants délits il y avait 23 personnes, parmi lesquelles 3 femmes. Ils étaient tous gardés ensemble. Certains ont été emmenés pour être identifiés à Corinthe; ceux qui avaient de l'argent ont pu rentrer, mais il y en a un qui est rentré à pied. Il a mis une heure et demie pour rentrer."

Nikitas Kanakis, le président de Médecins du Monde a dénoncé l'opération Thetis, en déclarant: "La médecine ne punit pas. Son rôle est de consoler et de soigner. Il faut que les patients se sentent en sécurité. Sinon, ils vont se cacher, ils vont éviter la thérapie. Ils auront envie de se venger de la société".

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