Tuesday, 14 May 2013

La grève et la mobilisation civile des enseignants - Dernières nouvelles 14 mai 2013



"They told me to wear the uniform"
A teacher protests in front of parliament on 13 May in Syntagma square
Picture by @MakisSinodinos
De @IrateGreek (traduit de l'anglais)

Les enseignants grecs du secondaire, ainsi que divers groupes qui se sont joints à eux par solidarité, ont organisé une manifestation hier devant le Parlement pour protester contre la décision du gouvernement d'émettre préventivement un ordre de mobilisation civile pour 86.000 enseignants afin d'éviter une grève le premier jour de les examens d'entrée à l'université nationale, comme l'avait proposé la Fédération des enseignants de l'enseignement secondaire (OLME). Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative de Grèce, a rejeté hier la demande de suspension temporaire de l'ordre de mobilisation civile faite par OLME, malgré les doutes quant à la légalité et la constitutionnalité d'un acte législatif qui impose le retour au travail avant même qu'une décision de grève formelle soit officiellement approuvée par les syndicats régionaux.

Les enseignants sont la troisième profession, après les employés du métro d'Athènes et les marins, à être confrontés à un ordre de mobilisation civile depuis que le gouvernement de coalition actuel a été formé. Les grèves des camionneurs et des travailleurs municipaux ont également été cassées de cette manière en 2010 et 2011. Sur 11 ordres de mobilisation civile émis en Grèce depuis la chute de la Junte, 5 ont été émis dans le cadre des politiques d'austérité et de "sauvetage".

Picture by @Polyfimos
Il y avait de nombreuses références à la Junte dans la manifestation d'hier pour dénoncer les procédés autoritaires du gouvernement à l'égard des questions de droit du travail. Des enseignants en treillis militaire avaient apporté une maquette de char et une bannière avec le phénix, symbole de la Dictature des colonels, avec le slogan "la Grèce appartient aux Grecs mobilisés", une parodie du slogan d'extrême-droite "la Grèce appartient aux Grecs chrétiens." Des manifestations contre la mobilisation civile ont également eu lieu à Thessalonique, Patras, Pyrgos, Tripoli, Larissa, Corinthe, Nauplie, Xanthi, Kavala, Kefallonia, Kozani, Messologgi, Zakynthos, Heraklion, Ioannina, Chania and Kalamata.






Picture by @Polyfimos
L'ordre de mobilisation civile a été condamné par l'ensemble des partis d'opposition et des syndicats ainsi que par des formations spécifiques, tels que les dockers du Pirée, le Mouvement pour la démocratie et les droits de l'Homme et le Syndicat des éditeurs de magazines et de la presse électronique, mais aussi par des associations de parents d'élèves et même par des élèves. Divers groupes se sont joints à la manifestation, parmi eux des travailleurs municipaux avec un badge qui disait: "Aujourd'hui, c'est moi, demain ce sera tout le monde." Le syndicat affilié au Parti communiste, PAME, s'est joint à la manifestation en masse malgré le fait que ses représentants au sein du conseil d'OLME avaient voté contre la proposition de grève. Le syndicat des fonctionnaires, ADEDY, a annoncé une grève et une manifestation à Athènes aujourd'hui 14 mai. 

Malgré ces gestes de solidarité, il ya des désaccords de fond entre les syndicats au sujet de la meilleure façon de soutenir le droit des enseignants à la grève. Le président d'OLME, Nikos Papachristos, a condamné sans équivoque de la décision d'ADEDY de faire la grève aujourd'hui au lieu de vendredi, comme l'avaient demandé les enseignants, appelant la décision d'ADEDY "une farce". Les enseignants ont par conséquent décidé de ne pas participer à la grève des fonctionnaires, menant PAME à accuser à son tour OLME d'être des "casseurs de grève". La discorde est une caractéristique constante du syndicalisme grec depuis des décennies; mais la critique acérée des représentants syndicaux les uns contre les autres depuis hier semble avoir atteint un nouveau niveau d'intensité.

Mise à jour 14:20 (EEST): @O_Kanalarhis rapporte que la police distribue les ordres de mobilisation individuels même dans les salles de classe et les écoles où les enseignants sont en assemblée générale pour voter au sujet de la proposition de grève d'OLME. La photographie d'un ordre de mobilisation ci-dessous (prise par @Polyfimos pendant la manifestation d'hier à Syntagma) dit qu'il sera en effet à partir du 15 mai jusqu'à nouvel ordre. Autrement dit, le droit des enseignants à la grève a été suspendu sine die.


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